Le lundi février 2025, la prise en charge médicale de Priscilla Dray est au centre des débats devant le tribunal correctionnel de Bordeaux. Le CHU de Bordeaux et deux gynécologues sont mis en examen pour blessures involontaires ayant entraîné une incapacité supérieure à trois mois.
Les faits remontent au 22 juillet 2011, lorsque Priscilla Dray, alors âgée de 36 ans, se rend au CHU de Bordeaux pour une interruption volontaire de grossesse. Après un curetage et la pose d’un stérilet, elle repart en vacances au Cap-Ferret. Le lendemain, souffrant de fatigue et de fièvre, elle retourne aux urgences, où son stérilet est retiré et un prélèvement vaginal est réalisé, mais aucun antibiotique ne lui est prescrit malgré sa demande. Le 24 juillet, un médecin généraliste suspecte une septicémie et l’oriente vers l’hôpital avec une lettre qui ne sera jamais lue. Elle ne reçoit des antibiotiques que plusieurs heures après son admission, alors qu’elle souffre de difficultés respiratoires et d’engelures aux membres. Dans la nuit du 24 au 25 juillet, ses chances de survie sont estimées à seulement 5
Le CHU avait été condamné à lui verser 300 000 euros en 2017
Le 25 août 2011, en raison d’une gangrène causée par un manque d’oxygénation des tissus, elle est amputée des deux jambes, de l’avant-bras droit et de la main gauche. En janvier 2017, le tribunal administratif de Bordeaux condamne le CHU à verser 300 000 euros en provision pour une future indemnisation.
Des dommages
En février 2021, elle témoigne dans Zone Interdite, racontant la détresse de ne pas avoir pu s’occuper de son bébé pendant plusieurs mois. Elle finance elle-même une greffe des mains aux États-Unis pour retrouver de la mobilité. Aujourd’hui, elle souffre d’une insuffisance rénale et ne peut se déplacer sans prothèses.
Jossira