La Coordination nationale de lutte contre la fraude (CNLF) a annoncé la saisie de 880 sacs de cyanure dissimulés dans des sacs étiquetés « Aliments bétail » le jeudi 03 avril 2025 a Bobo-Dioulasso. Les sacs de cyanure étaient camouflés sous 18 tonnes de tourteaux, pour une valeur totale estimée à 160 480 000 francs CFA .
Cette opération qui selon le Coordonnateur de la Coordination nationale de lutte contre la fraude (CNLF) Docteur Yves Kafando a été menée le 04 mars 2025 sur l’axe Bobo-Bama, a permis de déjouer un trafic illicite de produits chimiques dangereux destinés à échapper aux contrôles officiels.
Plus de 160 millions de francs CFA
Les sacs de cyanure étaient camouflés sous 18 tonnes de tourteaux, pour un total estimé à 160 480 000 FCFA de marchandises saisies. Cette tentative de fraude illustre les risques croissants liés à la circulation non encadrée de substances toxiques, aux conséquences potentiellement dramatiques pour les communautés locales, les écosystèmes et les animaux d’élevage.

Violation
Le cyanure est soumis à une réglementation stricte au Burkina Faso. Le décret n°2023-1416 du 20 octobre 2023 encadre sa production, son importation, son transport, son stockage et son utilisation. Les fraudeurs ne disposaient d’aucun document d’homologation, et le transvasement du produit dans des sacs non conformes constitue une infraction grave.
Selon l’article 73 dudit décret, ces violations peuvent entraîner des sanctions financières, la saisie des produits et des poursuites judiciaires. Yves Kafando a confirmé l’activation de ces mesures à l’encontre des mis en cause, dénonçant un acte délibérément nuisible à la santé publique et à la souveraineté environnementale du pays.
Une menace pour la paix
Cette affaire soulève des enjeux de justice sociale et de responsabilité collective. La manipulation illégale de produits chimiques comme le cyanure expose en premier lieu les populations les plus vulnérables, souvent sans moyens d’information ni de protection face à de tels dangers. Elle pose également la question de la déloyauté économique, avec des pertes significatives pour l’État et des gains illicites pour des réseaux organisés.
Vigilance !
Face à ce qu’il qualifie de « terrorisme économique et environnemental », Yves Kafando a réaffirmé l’engagement de la CNLF à poursuivre les actions de terrain et à renforcer la coopération avec les citoyens, les acteurs communautaires et les organisations de la société civile. Il appelle à une vigilance accrue, à la transparence et à la responsabilité partagée pour protéger les biens communs et prévenir de futurs scandales similaires.
Aminata SANOU