L’influenceur religieux burkinabè O. Noé, alias “Papa na Terminus” comparaît devant le tribunal de Ouagadougou. Accusé d’avoir exploité la foi de plusieurs femmes via TikTok, il est soupçonné d’avoir monnayé des promesses spirituelles contre des virements bien réels.
Prophète autoproclamé sur TikTok, O. Noé attire de nombreux fidèles à coups de prêches en direct et d’ »appels spirituels » en privé. À la fin de ses lives, un numéro s’affiche : certains appellent pour prier, d’autres pour aimer beaucoup finissent par transférer de l’argent.
Ses victimes, les femmes
Derrière l’écran, des femmes racontent avoir été prises dans un engrenage mêlant espoir, romance et transactions.
De la prière à l’avortement
La plus marquante est celle de Jessica, une jeune femme qui affirme avoir eu une relation intime avec O. Noé, qu’elle avait rencontré à travers ses prêches sur TikTok. Tombée enceinte, elle aurait reçu la somme de 100 000 francs CFA, officiellement pour une échographie. Mais selon le ministère public, cet argent aurait en réalité servi à financer un avortement. Le montant aurait été remis par Moïse, assistant de Noé, qui soutient aujourd’hui qu’il s’agissait simplement d’un soutien pour des soins liés au paludisme.
« Je ne suis pas un prophète »
Face au juge, le principal accusé nie tout en bloc. Il n’est ni pasteur, ni prophète, dit-il : « C’est TikTok qui m’a sacré ». Les dons seraient volontaires, les relations, sincères. Quant aux accusations ? Elles viendraient de rivalités sentimentales entre fidèles.
Requisition et verdict…
Son bras droit, Moïse, se présente comme un simple intermédiaire, sans réelle connaissance des intentions du « prophète ».
Le parquet requiert 24 mois de prison avec sursis et un million de francs CFA d’amende contre les deux hommes. Le verdict est attendu le 18 juillet 2025.