Le Burkina Faso vient de franchir une étape historique dans le domaine de la santé. Le 29 juillet 2025, les équipes médicales du CHU de Tengandogo, en collaboration avec des spécialistes venus de Turquie, ont réalisé avec succès la première transplantation rénale du pays. La patiente, une femme atteinte d’insuffisance rénale terminale a reçu un rein sain de sa sœur jumelle.

L’annonce de cette avancée médicale majeure a été faite lors d’un point de presse, ce 30 juillet 2025, par le ministre de la Santé, Docteur Robert Lucien Jean-Claude Kargougou.
« Cette greffe de rein réussie au Burkina Faso constitue un tournant décisif dans la prise en charge des maladies rénales. Elle témoigne d’un renforcement des capacités sanitaires nationales et s’inscrit dans la vision de souveraineté sanitaire portée par le chef de l’État, le Capitaine Ibrahim Traoré », assure t-il.
Le succès de cette opération de chirurgie de pointe au CHU de Tengandogo ouvre la voie à une nouvelle ère pour les soins spécialisés dans le pays et encourage les investissements dans la médecine hospitalière de haut niveau.
Une urgence sanitaire
Près de 10 000 Burkinabè vivent avec une insuffisance rénale chronique, une maladie en forte progression, avec une hausse de 67 % des cas enregistrée entre 2013 et 2022 dans les hôpitaux de référence (Revue Sciences et Techniques, Université Joseph Ki-Zerbo). Classée parmi les 10 principales causes de décès hospitaliers dans le pays, cette pathologie reste une urgence sanitaire encore sous-estimée (LeFaso.net).
A ce jour, la transplantation constitue le seul traitement definitif contre la maladie rénale. Lautre alternative, le traitement par dialyse, coûte entre 150 000 et 250 000 F CFA par mois alors que le SMIG est fixé à 45 000. En plus de ses coûts difficilement supportable pour la majorité des patients, les centres spécialisés restent concentrés à Ouagadougou et Bobo-Dioulasso.
Dans ce contexte, la première transplantation rénale réussie au CHU de Tengandogo marque un espoir concret vers une prise en charge plus durable et accessible.
Jossira SANOU